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Il nous faut démultiplier le travail de nos sœurs et faire front pour reprendre le contrôle de nos corps de femmes. J’ai vécu comme, beaucoup de femmes, une vie de jeune femme dépossédée de son emprise sur son corps, soumise au contrôle du regard des autres. Le cacher mais pas trop, le tailler mais pas trop, en avoir honte mais pas trop.. Juste ce qu’il faut pour être validée, ne pas avoir l’air ni d’une aguicheuse ni d’une sainte nitouche
Il pulule sur internet des images de corps de femmes pensées par et pour les hommes. Corps sexualisés, mis en scène, suggestifs. Non content d’exciter un désir poussant souvent à la consommation, ces images imposent de surcroit des standards innateignables aux femmes qui souhaitent faire partie de la société.
En tant que photographe, il me semble plus nécessaire que jamais de proposer d’autres images. De construire d’autres récits. Pour rappeler à chacun que ce corps n’est pas un objet de plaisir mais bien le véhicule de l’âme libre, parfois joyeuse et parfois sombre, d’un être humain qui vous fait rire, pleurer, réfléchir, apprendre et bien d’autres choses.
Choisir d’afficher mon corps sans le trafiquer, sans le mettre en scène pour le rendre beau, c’est ma manière de reprendre ce qu on m’a volé dans ces années de sociabilisation en tant que femme : le contrôle de mon image, de mon corps, et de rappeler puisqu apparemment c’est nécessaire : mon corps, mon choix.

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